Le début de l’année scolaire est bien entamé. Je ne vis « Au Pair » dans une famille avec deux garçons pas loin de l’école. Le travail n’est pas très compliqué. Lorsque les parents ne sont pas là c’est-à-dire pratiquement tous les soirs je dois préparer quelques hamburgers et passer en fin de soirée pour éteindre la télévision qui se trouvent devant leur lit.

Chaque matin, au moment où je me réveille, je pousse le rideau pour voir le temps qu’il fait. Ce matin le ciel est bleu. C’est ce que je faisais à Paris, pour savoir le temps qu’il fait.

Septembre passe, octobre passe, tous les matins lorsque je pousse le rideau le ciel est bleu. Ceci dure presque toute l’année. Je me dis que certains pourraient trouver cela fantastique mais pas moi. Au bout de plusieurs mois je ressens que le temps ne passe pas.

Cela m’inquiète, si je vis ici, j’ai l’impression je risquerai de laisser ma vie passer sans rien faire. Comme si elle était éternelle. Alors qu’elle ne l’est pas. Et je me retrouverais à un âge avancé sans m’en être rendu compte, sans avoir rien fait.

Les saisons marquent mon temps et me disent chaque année « tu vois le temps passe, bouge-toi ».

Mais j’adore San Francisco et je ne suis pas le seul, je sais. Ce que j’aime c’est le bleu. Lorsque je marche, comme les rues où j’habite sont en pente, dans les montées le sol de la rue devant mes yeux devient comme un trait d’horizon tracé ainsi au cordon sur le ciel.
Lorsque je suis en descente et du côté de la baie vers le bas et là mon regard tombe sur une belle eau bleue.