Chronologie

Karma

Le zen est maintenant le principal et seul exercice de méditation que je pratique. Bien qu’en réalité les premiers exercices qui m’ont été un nécessaire préalable ont été ceux de concentration.

Lors de mes premières tentative je suis de suite très impressionné par la difficulté pour quelque chose qui me semblait d’une grande simplicité. Pour rester dix minutes assis, j’ai l’impression qu’il faut être un champion du monde.

Entre l’envie d’aller prendre quelque chose dans le frigo, la pensée qu’il ne faudra pas oublier tel ou telle chose, ça n’arrête pas de défiler. Des demandes qui s’enchainent et qui me semblent sur le moment irrépressible mais qui si j’arrête, après réflexion ne semblait en aucun cas valable pour interrompre la séance.

Ce qui me vient à l’esprit est celle-ci, comment puis-je croire un instant que je sois une personne libre alors que je n’arrive pas à résister à quelques pulsions sans grandes valeurs.

Ma raison avait beau essayer de me démontrer je « gaspillais » largement plus que 10 minutes dans mes journées à ne pas faire grand-chose, que je n’étais pas si efficace 100% de mon temps, mais rien n’y faisait. Il y avait toujours mieux à faire, pulsion à droite pulsion à gauche. J’ai même souvent pu remarquer une sensation corporelle particulière qui «me criait » très fortement « arrête toi ». Sensation stridente, nerveuse… très forte, presque irrésistible qui me dit de me lever de me barrer pour faire des choses « importantes ». Curieux, à observer et étudier. Pourtant jamais cette « voix » ne m’a semblé intéressante, utile.

J’ai peut-être acquis un peu liberté mais un des apports que je reconnais que la pratique du Zazen m’a donnée est celle-ci. Je l’appelle le « fil à plomb, l’expression n’est pas de moi. C’est une analogie ce qu’il faudrait faire avec sa colonne vertébrale et son dos pendant cet exercice. Rester droit et sans être crispé, penser que son dos, sa colonne vertébrale est comme un fil à plomb qui part de sa tête. Et faire attention à continuer à respirer.

A force de rester sans bouger sans partir systématiquement à droite à gauche je voix défiler ce que j’appelle des états du moi. Parfois des sensations de fatigues, des pensées tristes, pensées gaies, des sensations de colère, des moments d’enthousiasmes, déception etc… Les états passent les uns après les autres. C’était un peu comme si mon corps passe par tous un tas couleurs différentes comme je le dessine ici sur une ligne de temps.

Je pense que cet entrainement permet de « s’attacher » à ce fil qui reste stable, plutôt que s’identifier à un état puis à un autre sans cesse. Je pense que cela a m’aide à mieux vivre ma vie.

Plus tard quand je me rappellerais ce dessin, je me dirai que c’est peut-être cela le karma, tout un tas d’états de soi différents que l’on traverse.

Malgré une attirance progressive vers ce que l’on nomme spiritualité et une éducation catholique je n’ai pas envie de me diriger vers cette religion ou une autre, même pas envie d’aller dans un ashram ou quoique ce soir.

Je ne veux pas que mon esprit soit perturbé par aucune croyance, aucunes formes, aucune idéologie, aucun outil particulier, mantra, chant etc. qui puisse influencer mon corps, ma pensée, la transformer.

Dans le Zazen, il n’y a rien de cela, tu t’assoies, tu fais attention à ta position, à ne pas dormir, à continuer à respirer, normalement, aucune respiration spécifique, ce sont les seules instructions.

Antennes/Ici et maintenant A

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