Les piaucées
Les piaucées, proposition, j’ai mis « au » dans « piencées » sont les piencées que l’on attribut aux autres mais qui sont en fait les siennes.
C’est un peu comme si on avait une sensation à soi mais qu’on l’envoyais sans le savoir par la poste, nous donnant l’impression qu’elle arrive de l’extérieur, que l’on attribut à un autre.
Comme si notre cerveau voyait juste l’enveloppe avec la preuve que l’expéditeur c’est l’autre à l’extérieur de soi, et prenait cette information comptant, alors que le contenu nous appartient.
C’est comme un sac dans lequel on met une de nos sensations mais sur le sac il y a imprimé un graphisme qui fait que l’on croit qu’on l’a acheté dans un magasin. On ne voit pas que c’est à nous.
Par contre si on y regarde de plus prêt c’est intéressant de bien vérifier que cette sensation, cette piencée est bien la nôtre.
Lorsque j’ai vu que le nouveau venu en thérapie avait l’air très coincé dans la région de ses épaules, par association j’ai bien reçu cette sensation d’être coincé, sauf que la sensation était la mienne. Comme je la connaissais depuis des années et des années, je pouvais m’en apercevoir.
Néanmoins je peux dire que c’était difficile, et qu’il fallait faire un effort mental très important pour découvrir la « supercherie ». Cela me demande de l’entrainement.
Les piaucées sont pour moi un des très grand champs d’observation potentiel avec tout un tas de découvertes possibles, qui je le pense nous éclairerons beaucoup sur le fonctionnement de nos relations.
J’irai même beaucoup plus loin. Je pense que la spiritualité est définitivement lié à nos fonctionnements, mécanismes intérieurs, physico-psychologique, psychisme.. et que ne pas séparer l’un de l’autre sera nécessaire.
Pour moi il s’agit du même principe lorsque j’ai regardé le film « il était une fois la révolution » et que j’ai regardé celui qui était désigné comme le traitre. Je ressentais bien cette sensation terrible de trahison. Mais je la ressentais en moi, ce n’était pas la sensation de la personne sur la pellicule.
Personnellement je relie cette sensation à une vie antérieure, car je n’ai pas eu dans cette vie de vécu qui a été l’occasion d’être cette personne en train d’agir ainsi. Par contre la sensation était très prégnante et m’appartenait bien.
Ce qui me permet d’aborder un nouveau sujet.
Dans les dernières années j’ai entendu parler de l’expression « je suis ». Comme d’habitude je n’ai pas cherché à avoir des explications sur ce que cela signifiait, et à chercher le mode d’emploi. Comme d’habitude je veux faire les choses à ma manière qui a me planter…
Je rapproche le « Je suis » du « accueillir » ce qui vient en moi de la psychologie humaniste.
Mais avec la compréhension du « ce que je suis, ce que je ne suis pas » du livre cad, il y a bien pour faire simple en moi des choses pas terrible. Par exemple cette sensation d’avoir été un traitre apeuré, ou d’avoir horriblement souhaité anéantir cette femme par vengeance peut-être, très probablement.
Ainsi je suis passé du j’accueille ce que je sens en moi à c’est ce que je suis, en tous cas à cet instant.
Mais je crois que j’avais tendance, pour revenir à mes piaucées, à penser, oui mais ce que je ressens de l’autre, c’est un salaud, un con, un faible etc… ce n’était pas moi puisque c’est l’autre.
Sauf que en fait ce que mes piencées des autres, mes piaucées sont en fait des choses à moi.
Donc au lieu de me dédouaner de ces associations désagréable, j’en suis venu à me dire, c’est ce que je suis, « été » peut-être mais si c’est là encore dans mon corps c’est que je ne les aies pas encore « recyclé » accepté comme étant toujours une partie de moi-même.
C’est comme cela que j’ai interprété dans cad l’allusion au blanc qui est l’acceptation d’être passé par toutes les couleurs, qui font le blanc… Mettre le texte.
De cette manière lorsque j’ai regardé mon éducation catholique semi bourgeoise, il y avait bien ce regard sur les autres, les méchants, les pauvres, les miséreux ceux qui ratent leurs vies, avec une forme de pitiés condescendante, du genre, moi je ne suis pas comme cela (ouf), je suis du bon côté.
Si je voulais caricaturer pour le plaisir cette expression se serait qu’en sortant de l’église après avoir bien prier le seigneur, je glisse une petite pièce à un pauvre. Ah, j’ai fait une bonne action :-). Retour à la maison en famille un bon repas nous attend.
Je pense que l’on se plante. Je ne pense pas que le Christ fonctionnait ainsi. Du genre, ce pauvre mec, à purée je suis largement au-dessus, je vais l’aider.
Ce que j’ai remarqué c’est que le principe semble le même qu’avec les psycho-informations « classiques » elles disparaissent de même après avoir été accueillies, reconnues comme étant soi. Donc comme d’habitude ce n’est pas en rejetant ce que l’on prends comme des choses désagréables que l’on s’en séparent mais en les acceptant, ce qui n’est pas tout à fait nouveau dans la psychologie.
C’est pour cela que le jugement disparait. On ne sait pas ce que la personne vit. D’ailleurs il suffit d’essayer de dire à quelqu’un tu sais il y a une thérapie géniale, tu devrais essayer, ca ne marche pas toujours, comme si chacun avait son chemin de vie à parcourir. Par contre comme me disait une compagne que j’admirais beaucoup, tu peux faire la moitié du chemin, tu tends le bras si quelqu’un est dans le fossés mais si la personne n’en veut pas, pas la peine d’insister, faut pas l’engueuler. Je ne parle pas de cas de force majeur etc… Ou alors se demander ce qu’on y trouve à vouloir forcer les gens à être aidé. JdeP me disait que l’aide avait ses limites. J’ai lu aussi qu’en aidant, d’une certaine manière on privait les gens d’utiliser leurs ressources propres. Ainsi d’ailleurs on pouvait éventuellement avoir des retours de bâtons curieux. Mais on peut très bien recevoir de l’aide et en être reconnaissant tout simplement. Globalement le sujet n’est pas nécessairement simple mais, je crois utile, sans être spécialiste du sujet, de comprendre certains mécanismes.
Au niveau macro il y a un sujet qui me semblent intéressant ce sont tous les pays, France comprise avec l’Algérie par exemple, qui ont du mal à regarder leurs passés. Qu’elles sont les personnes qui refusent de voir que « nous » ayons pu avoir des choses terribles en tant que pays. Leur discours semblent dire que l’on sali l’image de la France. En pratique ce qui est fait est fait, point barre. Et à priori refouler en temps que pays ces évènements ne font que les garder actifs dans notre inconscient collectif. Pour les rééditer ?
Un soir j’ai regardé un film sur l’Algérie, sur cette période de conflit de guerre, et il s’est passé une chose étrange, je n’ai pas pu regarder le film jusqu’au bout, tellement je me sentais mal. Je n’ai pas compris pourquoi, moi qui regarde avec « passion » en général certains films de guerre, comme « Band of brothers » pour donner un exemple, parmi beaucoup d’autres. Je suis interrogé, est-ce que j’ai été assez sensible pour être en contact avec un inconscient collectif refoulé ?
Il faut dire qu’en France on est assez fort. C’est comme dans Astérix, « Alésia, connait pas ». J’ai été halluciné, les années de vie passant que l’histoire de l’Algérie avait était quasi totalement rayé de la carte de mon apprentissage scolaire. J’en ai plus appris sur le sujet par ouï-dire et je dis bien juste ouï-dire qu’en cours d’histoire. Il faut être fort. Combien d’année pour qu’un président ose mettre les pieds dans le plat. Merci à lui de ma part, je pense que l’on en vivra que mieux.
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