Chronologie

Sas

Nous vivons à 35 km de Paris maintenant, et mes trajets pour aller travailler sont long, une heure et demi en moyenne. Tout dépend de là où se trouve l’entreprise ou le centre de formation où je dois aller. Mais cela ne me gêne pas, un jour je vais comprendre pourquoi. J’ai trouvé du travail pas loin de là où nous habitons, et je peux y aller en vélo. Cela devrait être un bonheur, vision bucolique de la bycilette sur les bords de l’Oise pendant un temps etc… cela ne l’est pas du tout.

En fait ces temps de trajet sont des temps pour moi. Des temps où même dans des brumes difficiles du matin, un peu comateux je peux laisser mes pensées passer.

Au travail il y l’attention aux autres non-stop, de retour à la maison il y a l’attention aux autres, famille, activités maison quoi que sur ce point-là en général je m’écroule, toute mon énergie ayant servi à soulever, faire avancer ce semi-remorque que me semble être mon corps, donc de ce côté, pas terrible. Heureusement pour le travail je suis porté par ma passion pour la formation, et puis les cours c’est toujours un peu du spectacle.

Avec la Sncf tu ne sais jamais si ton train part, va arriver, en retard, s’arrêter sur la voie. Pendant le premier mois d’un nouveau contrat, l’entreprise a été clair, un retard et vous dégagez. Je prends deux trains d’avance au lieu de celui qui aurait été suffisant.
Je déteste la jonction à Nanterre. Une partie de la ligne est gérée par la sncf et l’autre par la RATP. A chaque changement de conducteur il faut attendre. Des fois quand il se fait attendre je me demande s’il n’a pas été pisser tranquillement. Je pense tout le temps à demander que ce soit la RATP qui prenne toute la ligne. Sans parler de toutes leurs grèves, où tous le trajet se fait écrasé la face contre la vitre. Tiens quelqu’un est allongé sur le quai, il n’a pas tenu le coup à force d’être écrasé. En France ils font la grève avant les négociations, c’est d’une intelligence brillante. Quand on ne prend pas les transports en commun.

En fait ce sont les vibrations qui fatiguent je pense. Mais le fait d’être à la campagne de passer une nuit dans le silence, d’avoir le feu de cheminée le soir, suffit à remettre mon corps en bon état systématiquement pour la journée suivante.

Gratitude

J’ai passé ma vie, enfin une partie, dans la ligne A du RER, la plus chouette. Et aussi dans le métro.

Un sage faisait remarquer que derrière un sac, et plein d’autres ustensiles de notre vie quotidienne io y a vait des générations de personnes qui ont jalonnés le trajet jusqu’à l’existence de ce sac où de ces objets et que l’on pouvait en ressentir de la gratitude. Je pense à tous les conducteurs qui pendant toutes ces années nous ont conduit, ont tout fait pour que l’on soit à l’heure. Chaque jour, il s’agit d’être à l’heure à son travail, à un rendez-vous d’embauche, un train à prendre, pour aller voir un film, pour un rendez-vous amoureux. J’ai vécu tous ces trajets comme s’ils étaient capitaux, et j’imagine que pour les millions des autres voyageurs, ce doit être la même chose.

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