Thérapie
A mon retour des Etats unis ma mère après avoir suivi des stages à l’ANPE, divorce oblige se réinvente une vie, à décider de créer une librairie. C’est une librairie de psychologie humaniste, hasard des hasards… A ce moment je suis dans ma période apprentissage de la danse classique. Au départ en fait sa librairie physique c’est chez elle. Elle part avec sa petite voiture mettre ses livres sur des tables au fond des salles de conférences sur ce genre de sujet.
Un jour je pars pour aller l’aider à porter ses livres. A la fin de la conférence un atelier est proposé. Je me lance. La décision est prise c’est ce qu’il me faut.
Deux voies sont possibles, une en analyse transactionnelle avec Rémy Filliozat, dont je dois avoir entendu parler dans la librairie… le père d’Isabelle, l’autre avec l’institut Claude Allais qui correspondait à l’atelier que j’avais suivi.
Je commence par un weekend d’AT. Finalement je trouve cela trop doux, je veux quelque chose qui bouge de fort, il faut que ça saute. J’ai envie d’exploser. J’achète un livre qui parle de la technique, c’est juste insupportable, je trépigne, lire de la psychologie de sert à rien.
Il s’agit de suivre un weekend de thérapie de groupe par mois.
Dès le premier weekend il se passe quelque chose de fabuleux, enfin le lundi qui suit. Je n’ai plus mal au ventre ! J’ai essayé de retrouver ce qui avait produit ce changement, mon corps me remonte le moment ou j’étais debout et je poussais le thérapeute, une sorte de corps à corps, thérapeute qui était plutôt costaud pas moi. Pas de violence, juste l’envie de pousser, quelque chose comme cela. je n’ai pas plus d’idée sur le lien mécanique possible qui a produit cela.
Les weekend qui suivent, ou toujours les lundi qui suivent les weekend j’ai toujours une ou des surprises de ce genre. C’est juste magique. Cela devient comme des jours de Noël que j’attends pour aller ouvrir mes cadeaux. Quelle est, ou quelles sont les surprises cette fois-ci.
Il a fallu que je commence à faire de la thérapie pour voir des premiers effets positifs et voir disparaître progressivement ces combats inutiles commencer à s’achever. D’où ma passion reconnaissante envers la psychologie. Le truc c’était de travailler non pas au niveau de ma réflexion, en haut, mais au niveau de mes sensations, en bas.
Dire que c’était des weekend agréable, la réponse est non, j’ai détesté cette année, c’était douloureux, désagréable. Mais était-ce parce que je rencontrais tout un tas de choses détestable en moi ? Plus tard j’ai eu l’impression que c’était l’année où j’avais tout appris.
A partir de là je me fichais presque totalement de ce que l’on me proposait de faire pendant les sessions, j’étais partant pour tout, j’essayais tout, je m’en foutais, ce qui m’intéressait c’était le résultat. Je devais être patient pour attendre mon tour. Pour la première fois de ma vie, j’étais un bon élève.
Lors de ces premières années de thérapies, j’avais autour de 21 ans, je ressentais quelque chose de très fort en moi. Cela s’exprimait ainsi « Enfin l’école ! ». Je pouvais enfin étudier ce qui me semblait être le point central de ma vie, mon corps, ma pensée, les autres etc… Il me semblait complètement absurde d’avoir à attendre si longtemps pour commencer à apprendre des choses notre manière de fonctionner. Pourquoi tant de souffrances inutiles etc…
Un autres résultats de cette période de travail thérapeutique fut celui-ci : je sors de chez ma mère et marche sur le trottoir. Un endroit, que je connaissais donc par cœur. Au bout de dix ou vingt mètres, je note un changement. J’entends le bruit de la rue.
J’ai l’impression que c’était la première fois. Comme si l’agitation intérieur qui absorbait auparavant tout le fonctionnement de mon esprit avait légèrement diminué. Un petit morceau du monde extérieur devenait perceptible.
J’ai parfois entendu des personnes qui disait que de faire de la thérapie était égoïste. Bonne question pour un bac de psycho. S’occuper de soi est-il égoïste ? A vos copies, interrogation écrite. Vous avez deux heures.
En quoi chercher à aller mieux, en bonne santé est-il égoïste ? Combien de personnes nous rendent la vie difficile avec leurs « névroses » ? En enlever un minimum au moins est déjà un bien pour les autres. Et que dire de ceux qui génèrent des conflits, des guerres ?
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